vendredi 3 juillet 2015

Jeudi 2 juillet

Comment résumer cette journée si riche et si belle ?

Tout a commencé par des averses dès notre réveil, des ondées, des giboulées. Bref, il a bien versé et certains caniveaux sont pleins mais j’avais donné rendez-vous et j’ai été rejoint par MJ, F et MC. Une fois que nous eûmes bien considéré le ciel, nous avons décidé de nous lancer et c’est donc à quatre que nous partîmes sans peur !

Direction Epaney, par la route touristique… indiquée par mon GPS (que je ne renie pas) et arrivée au départ d’un bouquet de randonnées au Pays de Falaise. La première faisait 8,3 km et donner un temps ne servirait à rien vu que nous avons rencontré des cerisiers sur le chemin, de ces petites cerises peu charnues mais tellement goûteuses, des roses, des rouges et des plus sombres… par poignées ! Je dois aussi dire que nous avons subi quelques ondées au début mais que nous sommes rentrés secs à la voiture.

Ceux qui ont déjà pique-niqué avec MC savent… la nappe, l’apéro, les cahuettes, et un appétit sans faille. Pour ce qui est du reste de la troupe, chacune avait apporté madeleines, richers coco, abricots… et café. Je n’ai aucun doute, je vous réemmènerai ! Nous étions installés sous un grand arbre, sur une table spécialement dédiée aux repas champêtres et, merci, ça s’est très bien passé… même si, en repartant, la bouteille de bulles tournait en boucle dans la tête de… non, je ne dénoncerai pas !

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Le second circuit, nommé “Circuit de la Chapelle Ste Anne”, faisait 9,4 km et nous a montré des étendues céréalières à perte de vue, séparées de longues coulées boisées. Et là, il faut que je vous raconte !

C’est au sortir du bois qu’un énorme sanglier se tient devant nous, écumant, les pupilles rouges comme l’enfer, grognant. Je me jette en avant pour protéger ma petite troupe et le combat s’engage ! Je grogne aussi, je tourne, virevolte, évitant les coups que la créature du diable distribue sans se lasser. Et soudain, c’est le drame ! De ses crocs, la bête m’embroche la cuisse sur près de 20 centimètres. Je m’écroule, mon sang coule à flots de la blessure. Mes randonneuses se mettent à s’arracher les cheveux en criant de douleur… ce qui fait fuir la bête !

P1000515rTrès vite, MC sort de son décolleté une chainette et un médaillon de Ste Anne qu’elle pose sur la plaie. Le sang qui giclait semble s’apaiser, puis l’écoulement s’arrête et le grand voile noir qui recouvrait déjà mes yeux se déchire. A les voir toutes trois agenouillées, les yeux au ciel, je sens ma santé revenir et bientôt je suis debout à les rassurer. Après une minute ou deux, je maudis à haute voix tous les sangliers de la terre et nous fuyons partons d’un pas alerte vers la sécurité de notre voiture.

N’est-ce pas une histoire merveilleuse ? MC ne devrait-elle pas ériger une chapelle à l’endroit de l’agression ? La suite au prochain épisode !

Pour de plus amples informations, ne manquez pas les sites consacrés à Sainte Anne d’Entremonts et à Bernières d’Ailly :

http://merienne.jy.free.fr/01bernieresdailly.htm

Chapelle Sainte-Anne-d'Entremont, dite aussi église Sainte-Anne à Bernieres d ailly Calvados

Au temps de Lesceline, comtesse d'Eu, qui fonda, vers l'an 1046, le monastère de Saint-Pierre-sûr-Dive, un jeune chevalier de sa suite vint chasser sur les hauteurs d'Eraines, et dans les bois qui couvraient les flancs de la montagne du côte de Bernières et d'Ailly. Un sanglier partit devant le chasseur qui le suivit jusque dans lin petit vallon, entre deux collines, où les chiens l'atteignirent et lui firent de profondes blessures. L'animal furieux se jetait sur ce qu'il rencontrait, et, dans un de ses mouvements, il atteignit le trop ardent chevalier, qui tomba baigné dans son sang. On lui donna des secours qui semblèrent d'abord inefficaces, et, le coup paraissant mortel, on crut devoir en prévenir Lesceline, qui lui portait un vif intérêt. Lesceline accourut, et trouva le malheureux jeune homme â demi-expirant. Son regard était presque éteint, et la vue de sa châtelaine lui rendit à peine assez de force pour la remercier, par un sourire , de ses bontés et de ses derniers soins. Lesceline alors se jeta à genoux, et, saisissant une image de Sainte-Anne, qu'elle portait ce jour-là suspendue à son cou, elle promit à la bienheureuse Mère de la Vierge de lui élever en ce lieu une chapelle, si, par son intercession, elle voyait se rétablir celui qui faisait l'objet de sa prière. Le vœu de la comtesse fut entendu, et le sang qui cessa de couler aussitôt de la plaie, donna l'espoir que les jours du chasseur pourraient être sauvés. On le vit en effet se ranimer en peu de temps, et bientôt il se trouva en état de marcher et de parcourir les lieux témoins de son malheur, et du miracle que le Ciel avait fait pour lui. La chapelle s'éleva à quelques mois de-là sur ce point, et Lesceline la fit consacrer et dédier à sainte Anne. Un hameau se forma ensuite au sein du vallon, et on lui donna le nom de la sainte patronne. Le mot d'Entremont, qu'on y ajouta, servit à désigner la situation du lieu; Un acte religieux, d'une époque voisine de la fondation, appelle le village : Sainte-Anne-entre-les-Monts-d'Éraines, Sancta Anna intra montes Arenarum (Cette anecdote, espèce de fabliau du moyen âge, était fréquemment racontée par l'abbé de Corday, ancien curé de Vicques, mort curé de Couliboeuf en 1825. Nous la tenons de quelqu'un qui l'avait entendue de la bouche de cet ecclésiastique, si regretté dans le canton.).

Sainte-Anne fut, en 1375, réunie à Perrières, et n'eut plus dès-lors que le titre de succursale de cette paroisse, jusqu'à la révolution. Un procès qui s'éleva à ce sujet, dans l'avant-dernier siècle, fut jugé en faveur de Perrières, vers 1637, Sainte-Anne, de nos jours, est devenue une commune ; mais il est peu probable qu'elle conserve longtemps ce titre. Le petit nombre de ses habitants et le peu d'étendue de son territoire la feront sans doute prochainement réunir à Perrières ou à Bernières ou plutôt même encore à Ailly.